Retour dans le monde

Réveil à 9h00. Il fait moche et ça déteint un peu sur mon moral.
Le nouvel album d’Indochine me fait beaucoup de bien.
Demain je vais devoir me lever à 7h00 pour aller chez HP France. J’appréhende un peu comme j’appréhende la Fête de l’Huma même si ce sont deux choses différentes. Elles se rejoignent sur le fait qu’elle signe mon retour dans le monde. De manière concrète et sans détour.

J’ai réussi à me lever à 7h00 sans trop de difficultés. J’ai pris un bus blindé et suis arrivée à la réunion avec 15 minutes de retard mais je n’ai pas culpabilisé ni stressé.
Vers 13h00 j’ai reçu un sms de mon ancienne cheffe. Elle me propose de travailler à nouveau pour elle pendant un mois. J’en ai parlé à Naton et à son père. J’ai pesé le pour et le contre et à 14h00 j’ai répondu que j’étais intéressée et demandé quand serait prévue la prise de fonction. Maintenant j’attends.
Je réécoute le nouvel album d’Indochine.
L’étoile recommencerait-elle à briller ? Plus fort encore plus fort.

Petit coup de mou.
Je voulais aller à la piscine hier mais j’étais trop fatiguée pour. Aldie passe à 15h30 aujourd’hui donc ce ne sera pas possible d’aller nager. Peut-être demain ? Pas sûr. Je dois passer à la banque de Menos pour leur rendre l’avenant du contrat perso signé et paraphé.
Mon oncle doit aussi m’appeler et puis il y a également les tickets de la Fête de l’Huma à valider, les places de camping à prendre et à payer… La météo n’annonce rien de bon ce qui augmente mon appréhension. Jeudi je vois la psychologue, je pourrais lui parler de tout ça.

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Aquarium tropical du Palais de la Porte dorée, Paris, juin 2016.

Donc hier je ne me sentais pas bien et j’ai vu Aldie. Cela ne m’a pas fait plus de bien que ça. Au contraire même, je dirais que la voir a fait un peu plus chuter mon moral. Pourquoi ? Parce qu’elle me parlait de sa vie au taf, avec son mec, de son quotidien, de ses projets, de ce qu’elle avait/allait acheter et ça me laissait de marbre, limite ça me faisait me sentir davantage en décalage, à la ramasse. Je lui ai parlé de psychiatrie et de psychologie, du travail que je faisais avec la psychologue et la psychiatre, mais cela ne semblait pas l’intéresser.
J’ai bien senti qu’il y avait comme un froid entre Naton et Aldie. Cette dernière partie, j’ai demandé à Naton ce qui n’allait pas avec celle que je considère comme ma soeur de coeur. Il m’a expliqué qu’il trouvait qu’elle jouait un rôle, qu’elle était dans sa routine, bien intégrée, bien dans sa tête, bien propre sur elle mais qu’il y avait quelque chose de faux là-dedans. C’est aussi ce que j’ai ressenti. Et surtout Naton n’a pas apprécié qu’elle débarque chez ses parents avec Florette totalement bourrées alors que j’étais en HP, qu’elles boivent une bière puis repartent. Je le comprends complètement.
Cela rejoint ce que j’ai senti en HP : le fait que je n’avais pas envie ni besoin de voir mes ami-e-s ou de les avoir au téléphone. Que ce ne serait pas bon pour moi. Qu’iels ne tiendraient pas, ne comprendraient pas, n’assumeraient pas.

Oh ça ne va pas. Non ça ne va pas du tout. Je sens une boule dans ma gorge et mon ventre. Une boule d’angoisse… Il pleut depuis ce matin, j’ai envie de Naton mais lui a autre chose en tête.
Le projet de mon ancienne cheffe a été repoussé (mais au moins elle a pensé à moi).
J’ai dormi. Mon oncle ne m’a pas appelé ; je vais sûrement lui envoyer un sms pour lui demander comment il va.
L’entrevue avec Aldie était vraiment pas terrible et je ne pense pas que j’irais à la piscine cette semaine. Je ne me sens pas bien.
J’ai mis le nouvel album d’Indochine et c’est l’heure du demi valium. Je vais aller faire une machine et la vaisselle… Mais avant je monte le son.

L’appli Daylio m’aide beaucoup.
Je ne peux pas dire à Aldie, à Florette, à Lola, à mes parents que ça ne va pas, c’est la sensation que j’ai. Je lui fais confiance. Je dois penser à moi, prendre soin de moi. Et demain je ne vois pas la psychologue.
Putain ! Indochine m’aide tellement. Ce groupe me ressource, me parle, me porte. Et cet album plus que n’importe lequel, car cette fois je suis tournée vers la vérité positive. J’ai vécu, affronté une expérience particulière et pourtant commune à pas mal de personnes. Un mois en hôpital psy. Une expérience commune mais vécue différemment pour chacun-e. Trop de paramètres sont à prendre en compte, surtout chacun-e à son propre parcours, son métabolisme, ses blessures, sa force mentale. Pourtant il y a des choses communes chez toutes ces personnes uniques qui sont passées par l’HP. Il y a l’avant et l’après, la/les maladie(s), les traitements bien sûr mais surtout la marque invisible voire le traumatisme. Et puis le regard. Le nôtre, celui des autres.

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